Eog, en breton. Grand voyageur de l'eau douce vers l'océan, le saumon atlantique est un symbole important de la biodiversité finistérienne. En effet, le saumon atlantique possède un cycle de vie qui l'oblige à vivre, alternativement, en eau douce et en eau salée. Ainsi, ce sont pas moins d'une vingtaine de cours d'eau en Finistère qui accueillent ce grand migrateur lors de son retour vers la rivière qui l'a vu naître et où, à son tour, il va perpétuer l'espèce.
On considère que le saumon atlantique se reproduit dans le cours d'eau où il est né. Ce phénomène de "homing" traduit la capacité du poisson à retrouver son chemin quand il arrive à proximité des côtes. Ne se nourrissant pas en eau douce, le saumon atlantique patiente, dans des secteurs profonds des cours d'eau, jusqu'à l'hiver (fin décembre) pour entamer sa phase de reproduction.
Creusée par la femelle, la frayère (sorte de nid) va abriter les oeufs jusqu'à leur éclosion (mars-avril). A l'issue de la fraie, les saumons atlantiques adultes, épuisés, meurent en majorité. Cependant, depuis plusieurs années, on remarque que de plus en plus de géniteurs sortent vivants de la reproduction et peuvent alors entamer un nouveau cycle.
Les tacons (terme qui désigne les juvéniles de saumons atlantiques) vont ensuite passer un à deux ans en eau douce avant de migrer vers l'océan. Pour anticiper ce nouvel environnement, les tacons subissent un certain nombres de modifications physiologiques pour s'adapter à l'eau salée. Ils prennent alors une livrée argentée carastéristique : on les appellent "smolt".
Petit rappel : la pêche de ces juvéniles de saumons atlantiques est interdite et ils doivent obligatoirement être remis à l'eau si ils sont capturés en pêchant la truite par exemple.
Durant leur phase marine, les saumons atlantiques vont se nourrir de crevettes et autres petits poissons, riches en protéines. Ce régime alimentaire leur permet de passer d'une taille de 20 cm à leur dévalaison à plus de 70 cm en une année en mer.
Technique de pêche
Voilà bien un sujet qui a permis à de nombreux auteurs de noircir des centaines de milliers de pages depuis plus de deux siècles. C'est à la lumière de cette littérature qu'apparaît le côté passionnel de la pêche du saumon atlantique, en Finistère comme ailleurs.
Dans le département, les techniques évoluent nécessairement en fonction des niveaux d'eau et de la réglementation annuelle. Il est donc particulièrement conseillé de bien consulter l'arrêté annuel fixant les modalités de pêche du saumon atlantique. Par ailleurs, il existe par bassin versant un système de quota de captures basé sur la déclarations obligatoires des prises. Valable pour les saumons de printemps et pour les castillons, ce système fait que la pêche ferme une fois le quota atteint.
Les techniques les plus employées sont la pêche au lancer notamment avec les fameuses cuillers "quimperloises", et la pêche aux appâts naturels (ver, le plus souvent) qui a aussi ses adeptes mais plutôt dans les cours d'eau de taille modeste. Enfin, la pêche à la mouche, pratique ancienne et populaire en Finistère, est bien adaptée, en particulier pour la pêche des castillons. En tout état de cause, la pêche du saumon atlantique est assez aléatoire et peut être directement liée à une connaissance fine des postes des saumons atlantiques en fonction des niveaux d'eau. Pour autant, le meilleur moyen de capturer un saumon atlantique est bien entendu d'aller à la pêche. Alors profitez-en car c'est possible jusque fin octobre sur certains cours d'eau du Finistère.